Lexique
Voici une liste (probablement non exhaustive) des termes que vous pourrez rencontrer sur le trail ou pendant votre préparation. Certains sont très spécifiques au PCT, d’autres appartiennent plus généralement au vocabulaire de la randonnée et de la vie en plein air, d’autres enfin sont simplement des termes anglais qu’on rencontre très souvent et que j’ai traduits parce que je me suis dit qu’ils n’étaient pas forcément évidents pour tout le monde. Pour pouvoir retrouver rapidement un terme particulier dans la liste, je les ai classés par ordre alphabétique. Ça sépare certains termes qui vont naturellement ensemble (par exemple SOBO et NOBO, Zero et Nero, Day hiker et Section hiker etc.) mais c’est ce qui m’a paru le plus logique…
Base weight: le poids de tous le matériel que vous portez, sac à dos inclus, sans les consommables (eau, nourriture, dentifrice etc.) Par convention, les vêtements portés sur soi et les bâtons ne font pas partie du poids de base.
Bear canister (ou bear can): boîte en plastique rigide supposée indestructible. Elle sert à entreposer la nourriture et les consommables qui ont une odeur (dentifrice, stick à lèvres, crème solaire etc.) quand on est en terre d’ours, ceux-ci ne pouvant pas ouvrir de telles boîtes.
Bounce box: colis postal que l’on s’envoie d’un bureau de poste à un autre sur le trail. Bon à savoir: si vous ouvrez votre bounce box pour y prendre ce qui était dedans (nourriture, matériel, vêtements) vous devez à nouveau payer les frais d’expéditions pour l’envoyer vers l’étape suivante. Mais un colis non ouvert peut être réexpédié gratuitement autant de fois qu’on le souhaite (dans le réseau postal bien sûr. Les transporteurs privés comme UPS ou Fedex ne sont pas concernés).
Cameling up: action qui consiste à boire de grandes quantités d’eau (ou de boisson énergétique, isotonique, électrolytique etc.) en une seule fois, en vue d’une section où l’eau va se faire rare. Le terme est très employé et la pratique elle-même est très répandue. Or c’est un non-sens physiologique. « Faire le chameau » ne sert à rien quand on est un humain, comme je l’explique dans ce post.
Campground: ce sont des sites très aménagés, un peu l’équivalent des campings en Europe, mais souvent en pleine nature et sans clôture ou autre forme de délimitation. En général il y a un ou plusieurs points d’eau courante, des alimentations électriques, et il y a des aires plutôt réservées aux tentes et d’autres plutôt réservées aux camping cars. En général l’accès à un campground est payant si on veut y passer la nuit. En revanche le ravitaillement en eau est gratuit pour les marcheur(euse)s qui ne font que passer.
Cathole: littéralement « trou de chat ». C’est le trou qu’on fait dans la forêt pour y faire son caca.
Cowboy camping: dormir à la belle étoile, sans rien au dessus de sa tête.
Day hiker: personne qui fait une rando à la journée sur le PCT. On en rencontre beaucoup le weekend, et c’est l’occasion d’échanger avec des locaux.
Dry camp: bivouac loin de tout point d’eau. Quand on fait un dry camp il faut donc prévoir les réserves d’eau nécessaires pour boire, faire sa cuisine et faire sa toilette au campement, ainsi que pour boire le lendemain avant le premier point d’eau.
Fire report: document qui indique les feux de forêt en cours, ainsi que les éventuelles fermetures du chemin qui en découlent.
Flip-floping: action de sauter des sections du PCT puis d’y revenir. Certaines personnes font ça pour des raisons de météo (par exemple s’il y a trop de neige dans la Sierra, on va directement en Californie du Nord ou même en Oregon, on marche ces sections là puis on revient marcher la Sierra au coeur de l’été, une fois que la neige a fondu). Mais d’autres le font aussi pour rejoindre des ami(e)s section-hikers, marcher avec eux(elles) la section en question puis revenir là où elles avaient interrompu leur marche.
Hiker box: ce sont des boîtes dans lesquelles chacun(e) peut déposer le matériel et la nourriture qu’il(elle) n’utilise pas pour que les autres puissent se servir. On est donc libre d’y déposer des choses et/ou d’en prendre, sans que l’un entraîne forcément l’autre. Ces boîtes se trouvent aux endroits stratégiques où passent les marcheur(euse)s, dans les villes de ravitaillement en général.
Hiker hunger: un phénomène de fringale très intense qui apparait après quelques semaines de marche, quand le corps a trop puisé dans ses réserves et crie famine.
Hiker trash: surnom affectueux que se donnent les thru-hikers entre eux(elles), en référence à leur crasse, leur mauvaise odeur et l’état souvent lamentable de leurs vêtements et de leurs chaussures. Il arrive que des gens extérieurs à la communauté s’adressent ainsi à des thru-hikers qu’ils rencontrent. Souvent ce sont des Trail Angels ou des serveur(euse)s qui indiquent par là leur connaissance des codes du PCT, et ce surnom est là encore à prendre comme une marque d’affection.
Hitch a ride: faire du stop
HYOH: Hike Your Own Hike (littéralement: marche ton propre chemin). C’est une petite maxime qui est là pour rappeler que le PCT est une expérience très personnelle, très intime, et que chacun(e) est libre de la vivre comme il(elle) l’entend. A son propre rythme, selon son propre calendrier, seul(e) ou accompagné(e), d’une seule traite ou en plusieurs fois, il n’y a pas de règle hormis le respect des autres marcheur(euse)s et de la nature.
Nero: Near Zero. C’est une journée où on ne marche presque pas et qui compte donc comme un jour de repos, même si on s’est un peu déplacé. Si la définition du Zero fait consensus (il ne faut pas marcher du tout), l’appréciation de ce qu’est un Nero est beaucoup plus vague. Certain(e)s marcheur(euse)s qui envoient très fort vous diront qu’une journée de moins de 20 miles c’est un Nero, quand d’autres placeront la barre à 5 miles. L’idée c’est qu’il faut marcher tellement moins que son kilométrage habituel qu’on a l’impression de ne rien faire et que c’est reposant pour le corps.
NOBO: Northbound. Désigne le fait de marcher en direction du nord, c’est à dire du Mexique vers le Canada. C’est le sens que choisissent 90% des thru-hikers.
NorCal: Northern California. Désigne la partie nord de l’Etat de Californie, mais sur le PCT c’est aussi une section, qui va d’Echo Lake (mile 1.092) à la frontière de l’Oregon (mile 1.692).
PCTA: Pacific Crest Trail Association. Association qui assure la promotion du PCT, ainsi que l’entretien du chemin, grâce à un réseau très dense de volontaires. C’est elle aussi qui met à jour en temps réel le water report et le fire report pendant la saison.
Poop: le caca. Vous verrez, c’est un sujet de conversation inépuisable sur le trail.
Resupply: ravitaillement. Il se fait le plus souvent en ville, ce qui implique en général de faire du stop car le PCT traverse très peu de villes ou de villages directement.
Ride: obtenir un « ride », c’est se faire transporter d’un endroit à un autre. Le plus souvent c’est du chemin vers son point de ravitaillement et retour, mais ça peut être d’une ville à une autre. Et en général c’est en voiture, mais il y a des rides de toutes sortes, parfois ça peut être folklorique: cabriolet, moto, pickup, camper-van, semi-remorque… j’ai même failli être « pris en stop » par un wagon d’entretien des voies ferrées en Californie du Nord. Ca aurait probablement été l’arrivée en ville la plus cool du monde, mais l’employé qui conduisait la machine risquait de perdre son job et finalement ça a été non.
RV: Recreational Vehicle. C’est la version américaine du camping car. Il y en a de très gros, certains aussi gros que des bus. C’est toujours très étonnant pour des Européens.
Section hiker: personne qui ne marche qu’une partie du PCT.
Shakedown: exercice très intéressant qui consiste à vider l’intégralité de son sac et à en exposer chaque objet à un(e) autre marcheur(euse), souvent plus expérimenté(e), qui fait le tri entre le matériel vraiment utile et ce qui peut être abandonné. Cet exercice est intimidant car on y expose tous les objets qu’on possède sur le trail, d’une certaine manière on ouvre son intimité à la personne qui fait le shakedown, mais il est d’une efficacité diabolique. On peut le répéter à n’importe quel stade du trail, on s’allègera presque à tous les coups.
Skipping: action de sauter une partie du chemin.
Snowpack: le manteau neigeux.
Switchback: lacet que fait le chemin dans les zones de forte pente.
SOBO: Southbound. Désigne le fait de marcher en direction du sud, c’est à dire du Canada vers le Mexique. Pour des raisons de saisonnalité, la fenêtre temporelle est plus courte, ce qui rend un thru-hike SoBo plus difficile. Par conséquent, une très petite minorité (environ 10%) des thru-hikers choisit ce sens.
SoCal: Southern California. Désigne la partie sud de l’Etat de Californie, mais sur le PCT c’est aussi une section, qui va de Campo (mile 0) à Kennedy Meadows (mile 702).
Tentsite: site plat propice à l’installation d’une tente.
Thru-hiker: personne qui marche le PCT de bout en bout. En général on entend par thru-hiker quelqu’un qui marche le trail complet, en une seule traite et au cours de la même saison. Mais la définition s’étend aussi aux personnes qui font du flip-floping (c’est à dire qui parcourent tout le sentier mais pas dans l’ordre) ainsi qu’à celles qui marchent tout le sentier mais en deux saisons ou plus.
Trail Angels: les Anges du Chemin. C’est toute la communauté qui gravite autour du PCT sans participer à la marche, et qui aide les marcheur(euse)s de mille-et-une façons: en offrant un transport depuis le chemin jusqu’à la ville, en prenant quelqu’un en stop tout simplement, en installant sur le chemin des tables de pique-nique avec boisson et nourriture à volonté, en donnant de leur temps pour faire fonctionner des centres d’accueil (comme celui de Warner Springs par exemple), en mettant leur maison à disposition pour que les marcheur(euse)s puissent se reposer quelques instants avant de repartir mais aussi se doucher, dormir, faire une lessive, et souvent tout ça à la fois. Les Trail Angels font partie intégrante de « l’expérience PCT ». Pour la plupart des marcheur(euse)s, réaliser une telle randonnée serait impossible sans leur concours, ne serait-ce que pour des raisons de logistique.
Trail head: départ de balade, zone ou parking d’accès au sentier.
Trail karma: action qui participe d’une manière ou d’une autre à la propreté et à l’entretien du trail. La forme la plus simple de trail karma est de ramasser les (rares) déchets que l’on trouve par terre, de les garder à part et de les jeter dans une poubelle quand on arrive en ville.
Trail magic: c’est l’action d’aider les marcheur(euse)s, quelle que soit la forme que prend cette aide. Les personnes qui pratiquent le trail magic sont les Trail Angels. Il peut s’agir de proposer un ride, d’un repas en ville ou sur le trail, de mettre sa maison à disposition… certaines personnes se voient offrir leur resupply au supermarché par des inconnu(e)s. Parfois c’est une glacière posée contre un arbre au bord du chemin dans laquelle on trouve des boissons fraiches ou de la nourriture. Parfois c’est une famille entière qui vient installer des tables de pique-nique pleines à craquer près d’un trail head et qui régalent tou(te)s ceux(celles) qui passent. Parfois c’est juste un mot d’encouragement accroché à un arbre ou à un panneau de signalisation. Dans tous les cas c’est réellement magique comme son nom l’indique et ça illumine la journée.
Trail name: le nom que vous donnent les autres marcheur(euse)s. Vous pouvez essayer de vous en donner un vous même, mais celui qui restera est celui que les autres vous auront donné. Rapidement, personne sur le trail ne vous connaitra plus par votre état civil mais uniquement par votre trail name.
Trail register: ce sont des registres que l’on trouve de temps en temps sur le sentier, à intervalles pas vraiment réguliers, en général protégés dans des boîtes en bois au couvercle suffisamment lourd pour ne pas être soulevé par le vent. On y inscrit son nom et sa date de passage, ainsi qu’un petit message si on le souhaite. C’est un bon moyen de savoir qui parmi les gens qu’on connait est passé là et quand, et ça permet éventuellement de passer un message à d’autres personnes qui se trouvent derrière, pour se retrouver à la prochaine ville par exemple.
Water cache: c’est une forme particulière de trail magic qui consiste à stocker de l’eau, souvent en grande quantité dans des citernes, des bidons ou des bouteilles, à destination des marcheur(euse)s. Ces caches sont situées dans des endroits stratégiques où il y a de longues distances sans point d’eau, et les trail angels qui les entretiennent viennent régulièrement les réapprovisionner.
Water report: c’est un document qui indique l’état des différentes sources d’eau sur le trail. Très important en Californie du Sud, puis à nouveau dans l’Oregon (mais dans une moindre mesure), il est mis à jour quotidiennement par la PCTA pendant la saison.
Yogi: manœuvre qui consiste à obtenir quelque chose sans vraiment le demander, en faisant comprendre qu’on le voudrait ou qu’on en a besoin, et sans vraiment offrir de contrepartie. C’est un verbe (« to yogi something »). Par exemple « I managed to yogi a beer from the group of day-hikers over there ».
Zero: journée de repos total, où on ne marche pas du tout (on fait donc « zero » miles).