Budget

Pour réaliser un thru-hike il faut aimer la marche, c’est une évidence, il faut avoir beaucoup de temps à y consacrer car c’est un long périple et pour aller au bout il faudra, en plus d’un bon entrainement, beaucoup de ténacité. Mais il faut aussi de l’argent. Le chiffre qu’on entend ici et là, sans plus de précisions et quand la question est posée à brûle pourpoint, est de 10.000$ hors tout… Chiffres précis en main, quel budget doit-on effectivement prévoir? Est-il compressible et dans quelle mesure? Peut-on marcher le PCT avec très peu d’argent? Ce sont les questions auxquelles j’essaie de répondre ici, d’abord en m’appuyant sur mon propre budget réel, dont je vous donne le détail, puis en imaginant des scénarios avec des schémas de dépense un peu modifiés.

Les deux gros postes de dépense sur un thru-hike sont le matériel et la nourriture. Ils sont du même ordre de grandeur et à eux deux ils représentent environ 80% du budget total.
Le poste nourriture se compose des ravitaillements, c’est à dire la nourriture qu’on achète en ville pour la consommer sur le trail, et des restaurants dans lesquels on va manger quand on est en ville. Nous verrons la marge de manœuvre qui existe sur chacune de ces deux sous-parties pour compresser le poste nourriture.
Le poste matériel quant à lui couvre tout l’équipement dont vous aurez besoin sur le trail, y compris les chaussures qui sont un consommable à renouveler en cours de route (comptez 4-5 paires comme expliqué sur les pages consacrées à ce sujet) et qui coûtent très cher. Personnellement j’ai acheté la quasi-totalité de mon matériel, à l’exception de quelques vêtements, spécifiquement pour le PCT. Et ça m’a coûté relativement cher dans la mesure où j’ai privilégié la chaleur et la légèreté. Naturellement, si vous avez déjà tout votre matériel, que vous n’achetez rien de spécifique pour le PCT, et que vous marchez en chaussures de rando très solides (j’ai vu des gens le faire), ce poste de dépense peut quasiment disparaitre.

Mon budget sur le PCT

Je vous présente ici l’intégralité des dépenses que j’ai engagées pour marcher le PCT. Normalement c’est assez précis, car j’ai pris note de toutes les dépenses avant et pendant le trail, y compris les toutes petites, celles qu’on a tendance à laisser filer, comme un soda à 1$ ou un barre énergétique achetée à l’unité.
Il y a une chose que ce tableau ne prend pas en compte, c’est le matériel que j’ai acheté, que j’ai testé, et que finalement j’ai décidé de ne pas emporter. Par exemple j’ai commencé par m’acheter une tente MSR monoplace, compacte et légère, mais je trouvais qu’elle était encore trop lourde et je l’ai remplacée par une tente Zpacks que j’ai achetée avant mon départ, et c’est avec celle-là que j’ai fait ma randonnée. J’inclus dans ce budget le coût de la tente Zpacks, mais pas celui de la tente MSR, qui de fait n’est jamais allée sur le PCT. Si je comptais tout le matériel que j’ai testé en vue du PCT mais que je n’ai finalement pas emporté, le poste matériel serait plus important.
En revanche, j’inclus le prix du matériel que j’ai emporté et remplacé en cours de route. Par exemple, je suis parti avec un sac de couchage Valandré qui était d’excellente qualité mais dont l’ergonomie à l’usage ne m’a pas satisfait. Arrivé à Kennedy Meadows j’ai acheté un sac de couchage Western Mountaineering et j’ai renvoyé le Valandré à Portland (où se situait ma base logistique). J’ai aussi changé de sac à dos en cours de route. Ces doubles-coûts sont inclus dans le budget que je vous présente.
J’inclus aussi, ici et là, le prix des bières que j’ai payées à des ami(e)s. On pourrait objecter que ces coûts-là ne sont pas directement liés à moi, mais leur montant est marginal, payer des coups à boire fait partie intégrante de l’expérience, et on peut considérer qu’ils sont équilibrés par toutes les bières que d’autres personnes m’ont offertes.

Ci-dessous vous trouverez deux tableaux qui montrent les mêmes chiffres mais organisés de manières différentes:

  1. Dans le premier tableau je vous montre les dépenses avant le trail, libellées en EUR, puis les dépenses sur le trail, libellées en USD et converties en EUR au taux de 1.13. Enfin je fais la somme des deux montants pour avoir le total des dépenses, en EUR.
  2. Dans le second tableau je mets en commun toutes les dépenses, qu’elles aient été effectuées avant ou pendant le trail, et je les ventile par catégories, que je présente ensuite par ordre décroissant de montant. Pour passer du premier au second tableau, j’ai simplement mis « Billet d’avion », « Visa 6 mois » et « Complément d’assurance » dans la catégorie « Déplacements », et « Matériel emporté » dans la catégorie « Matériel ». C’est sur ce tableau que le diagramme en camembert qui se trouve à droite s’appuie pour représenter la hiérarchie des postes de dépense.

Remarques au sujet de mon budget:

  1. J’ai acquis mon billet d’avion grâce à ma réserve de miles d’Air France et je n’ai donc payé que les taxes d’aéroport, d’où le montant peu élevé de ce poste. Selon d’où vous venez dans le monde, votre billet peut vous revenir significativement plus cher que les 208€ que m’a coûté le mien.
  2. Comme déjà indiqué, j’ai acheté tout mon matériel spécifiquement pour le PCT, et je n’ai fait de compromis ni sur la qualité ni sur la légèreté. Une fois en chemin, j’ai remplacé mes chaussures à chaque fois que c’était nécessaire pour assurer le meilleur confort possible à mes pieds.
  3. Je n’ai pas hésité à me faire plaisir quand j’étais en ville, que ce soit en mangeant régulièrement au restaurant ou en m’offrant un hôtel (très) confortable de temps à autre.

Remarques au sujet de mon budget:

  1. J’ai acquis mon billet d’avion grâce à ma réserve de miles d’Air France et je n’ai donc payé que les taxes d’aéroport, d’où le montant peu élevé de ce poste. Selon d’où vous venez dans le monde, votre billet peut vous revenir significativement plus cher que les 208€ que m’a coûté le mien.
  2. Comme déjà indiqué, j’ai acheté tout mon matériel spécifiquement pour le PCT, et je n’ai fait de compromis ni sur la qualité ni sur la légèreté. Une fois en chemin, j’ai remplacé mes chaussures à chaque fois que c’était nécessaire pour assurer le meilleur confort possible à mes pieds.
  3. Je n’ai pas hésité à me faire plaisir quand j’étais en ville, que ce soit en mangeant régulièrement au restaurant ou en m’offrant un hôtel (très) confortable de temps à autre.

Un budget possible avec d'autres habitudes de vie

La question est de savoir si mon budget est représentatif ou non de celui d’un(e) marcheur(euse) « standard ». Par rapport aux fameux 10.000$ lancés un peu en l’air que j’évoquais dans l’introduction, on voit que mon budget se situe plutôt dans la tranche haute (10.000$ = 8.850€ à l’époque où je l’ai fait, je suis donc environ 900€ au dessus).
J’ai donc essayé d’imaginer un autre budget possible, pour quelqu’un qui ne ferait pas exactement les mêmes choix que moi tout en voulant garder l’expérience confortable et ne pas partir à la dure. Pour construire ce scénario, voici les éléments que j’ai modifiés:

  1. J’ai rétabli le prix du billet d’avion à une valeur normale. J’ai choisi 700€, c’est à peu près le prix d’un billet aller-retour pour San Diego depuis l’Europe (sans préciser la ville exacte de départ, pour moi ce serait Paris), aux alentours du 1er mai et en s’y prenant un peu à l’avance. Bien sûr si on habite un endroit très reculé et qu’on s’y prend au dernier moment ça peut coûter beaucoup plus cher. Écart avec mon budget: +500€
  2. Je n’ai pas compté le matériel redondant acheté en cours de route, c’est à dire que j’ai considéré une personne qui ferait tout le trail avec le même sac à dos et le même sac de couchage. Ce qui reste dans la catégorie « Matériel acheté sur place », ce sont les consommables: principalement les chaussures, et de manière plus anecdotique un dry sack ou une paire de guêtres à remplacer, des sangles pour attacher la boîte à ours sur le sac, bref que du petit matériel. Écart avec mon budget: -650€
  3. J’ai largement réduit les dépenses en nuits d’hôtels. A plusieurs reprises je me suis fait vraiment plaisir avec de très jolis hôtels pour casser la routine et m’offrir du repos dans une chambre non-partagée. Ce genre d’extra a un coût important et, si j’ai eu la chance de pouvoir m’offrir ce luxe, je comprends parfaitement que certaines personnes ne peuvent pas ou ne veulent pas en faire autant. Écart avec mon budget: -930€

En revanche les hypothèses suivantes ont été maintenues par rapport à mon budget réel:

  1. J’ai gardé le même budget de matériel acheté avant le départ, avec la même exigence que qualité et de légèreté, et en considérant qu’il fallait s’équiper intégralement en partant de rien, comme ça a été le cas pour moi.
  2. Le budget restau a été conservé. En effet quand on arrive dans les villes de ravitaillement on a très envie de casser la routine alimentaire, de se faire plaisir aux papilles et de manger des plats très caloriques. Aller au restau en groupe, avec les gens qu’on a rencontrés sur le trail, fait aussi partie d’un rituel social que beaucoup de hikers adoptent. J’ai donc considéré que, si ses moyens le lui permettent, une autre personne que moi aurait à peu près le même type de comportement alimentaire dans les villes de passage. Je précise que je ne suis jamais allé manger dans des restaurants spécialement haut de gamme.

Que constate-t-on dans ce budget modifié?

  1. La facture globale se situe un peu au dessous de 8.500€. C’est parfaitement en ligne avec le chiffre approximatif de 10.000$ (8.850€), c’est même légèrement inférieur.
  2. C’est 1.300€ de moins que mon budget. On voit là ce que ça coûte de changer son matériel en cours de route et de dormir à l’hôtel quand on en a envie. C’est un luxe, j’en ai conscience et je suis reconnaissant d’avoir pu me le permettre.
  3. Si on considère que ceci est un budget « standard » et sachant que j’ai marché 140 jours environ, on voit qu’un PCT coûte à peu près 32€/jour sur place (c’est à dire sans inclure les dépenses qui interviennent avant le trail).

Que constate-t-on dans ce budget modifié?

  1. La facture globale se situe un peu au dessous de 8.500€. C’est parfaitement en ligne avec le chiffre approximatif de 10.000$ (8.850€), c’est même légèrement inférieur.
  2. C’est 1.300€ de moins que mon budget. On voit là ce que ça coûte de changer son matériel en cours de route et de dormir à l’hôtel quand on en a envie. C’est un luxe, j’en ai conscience et je suis reconnaissant d’avoir pu me le permettre.
  3. Si on considère que ceci est un budget « standard » et sachant que j’ai marché 140 jours environ, on voit qu’un PCT coûte à peu près 32€/jour sur place (c’est à dire sans inclure les dépenses qui interviennent avant le trail).

A quel point ce budget est-il compressible?

10.000$ bour beaucoup de gens c’est un budget énorme. Sur une aventure de 5 mois ça fait 2.000$ par mois. Je me suis donc posé la question de savoir sur quels postes on pouvait rogner et jusqu’à quel point, pour minimiser le budget et s’offrir cette expérience même si on a peu de moyens. Voici les modifications que j’ai faites au scénario précédent pour arriver à ce budget le plus économique possible:

  1. Première et principale source d’économie: j’ai mis à zéro le coût du matériel, en considérant un(e) randonneur(euse) qui aurait déjà tout son équipement et qui n’achèterait absolument RIEN de spécifique au PCT. C’est tout à fait possible mais attention: si on a déjà le matériel c’est qu’à un moment ou à un autre on l’a acheté. Le coût n’est donc pas inexistant. Simplement, il n’est pas affecté uniquement au PCT. Il y a aussi la possibilité de se faire prêter ou donner le matériel, même si je pense que ce n’est pas bien réaliste (à minima il faut avoir ses propres vêtements, et puis se faire prêter un sac à dos qui ne sera pas vraiment confortable ou une tente qu’on va malmener pendant 5 mois?… je ne sais pas…)
  2. Deuxième gros point: j’ai enlevé tous les restaus et je les ai remplacés par le coût d’un repas équivalent pris sur le trail. C’est un calcul assez grossier qui demanderait sûrement à être affiné, c’est surtout pour avoir un ordre de grandeur de ce qu’on économise. Mais attention: ce sont bien TOUS les restaus que j’ai retirés du budget, y compris les bières prises avec ou en dehors des repas, seul ou avec des ami(e)s. Prendre cette hypothèse veut donc dire que pendant 4 ou 5 mois on mange exclusivement de la nourriture déshydratée, toujours la même à peu de choses près, sans aucune variation dans sa routine personnelle ni dans son alimentation. Ce n’est pas très rigolo et je ne sais pas si c’est vraiment réaliste, le but de ce genre d’aventure étant aussi de se faire plaisir. Mais en tout cas c’est l’hypothèse que j’ai prise.
  3. J’ai encore réduit le poste « Hôtels » en remplaçant toutes les nuits qui, dans le scénario « standard », étaient passées dans des motels en chambre partagée par des nuits au camping municipal. En général la participation demandée pour planter sa tente est de l’ordre de 10$
  4. Pas de complément d’assurance. Je vous en dis plus au sujet des assurances sur la page qui lui est consacrée, mais en deux mots, ne pas en prendre est à mon sens un geste vraiment désespéré. On économise certes 100 ou 150€ mais le risque financier qu’on prend est énorme en cas d’accident.
  5. Tous les mini extras (sodas, barres chocolatées) ont été enlevés. C’est un détail qui ne pèse quasiment rien dans le modèle mais je le signale quand même.
  6. J’ai remplacé le poste « Ravitaillements & envois » par « Ravitaillements ». Autrement dit j’ai considéré qu’on ne faisait que du ravitaillement au jour le jour, sans jamais s’envoyer de boîte sur le trail, ni à Kennedy Meadows ni ailleurs. Ca concerne la nourriture mais aussi le matériel: on ne s’en envoie pas sur le trail, on ne rapatrie pas de matériel depuis le trail vers sa base logistique, on ne s’envoie pas de chaussures en avance – il faudra soit les acheter sur place soit se les faire livrer sur le trail par le vendeur. En toute théorie et en acceptant un certain degré d’inconfort c’est jouable. Dans la réalité je maintiendrais quand même l’envoi d’une boîte à Kennedy Meadows et d’une autre à Stehekin (voir à ce sujet la page sur les stratégies de ravitaillement).
  7. J’ai enlevé du petit matériel acheté sur place dont on peut considérer qu’il n’est pas indispensable.
  8. De même j’ai enlevé des achats de vêtements (nouveau short, nouvelle chemise) qui étaient d’ordre cosmétique et donc pas indispensables pour le bon déroulement de la randonnée.
  9. J’ai enlevé une paire de chaussures, il y en a donc 4 au lieu de 5! Ca c’est vraiment pour tirer la facture globale vers le bas, ça veut dire moins de confort et une moins bonne santé des pieds, mais c’est jouable.
  10. J’ai enlevé le poste santé/médecin. Pour moi il s’est agi d’aller chez le chiropracteur à 3 reprises car j’avais les genoux bloqués. On pourrait considérer que c’est un problème individuel et qui donc ne concerne que moi. En pratique, de très nombreuses personnes engagent des frais de santé sur le trail, parfois bien supérieurs à ceux que j’ai dû moi-même engager.
  11. J’ai retiré le poste « Douches & lessives ». Pas en considérant qu’on pouvait passer 5 mois sans se laver ailleurs qu’à l’eau des rivières (en fait ça c’est tout à fait possible) mais en considérant que les quelques douches prises au cours de cette aventure le seraient toujours chez des Trail Angels. Certains demandent une contribution, d’autres pas, ici j’ai considéré qu’une personne au budget vraiment limité irait aux endroits où on ne fait pas de donation.
  12. J’ai retiré des déplacements spécifiques: bus pour aller à la ville de Bend (en considérant qu’on peut faire son ravitaillement à Sisters même si Bend est très sympa, ou encore faire du stop de Sisters à Bend), train que j’ai pris de Portland à Tacoma pour sauter une partie de l’Etat de Washington, train que j’ai pris de Seattle à Portland pour retourner à ma base, car c’est de Portland que partait mon avion de retour vers l’Europe. Un(e) lecteur(trice) attentif(ve) pourra m’objecter que ces déplacements sont spécifiques à mon cas et qu’il aurait déjà fallu retirer leur coût du scénario précédent. Mais en fait ce que j’ai constaté sur le trail, c’est que beaucoup de thru-hikers faisaient des déplacements en transports en commun, et souvent à plusieurs reprises. Pour faire du flip-flopping, pour sauter une section ennuyeuse, pour aller voir de la famille ou des amis proches du trail, pour aller à un festival puis revenir… donc il y a des coûts de déplacements. Pas les mêmes que les miens mais ils sont bien là. Ce que je veux dire en les retirant de ce scénario, c’est qu’une personne qui voyage avec un budget très serré ne fera aucun déplacement, court ou long, autrement qu’en stop.

En revanche j’ai maintenu les éléments suivants:

  1. Le billet d’avion et le visa pour 6 mois ont évidemment été maintenus, il sont incontournables pour quiconque ne vient pas des Etats-Unis.
  2. J’ai considéré qu’on continuait à manger chaud, donc j’ai gardé les cartouches de combustibles dans la liste des dépenses.
  3. J’ai maintenu l’achat de l’appli Guthook. En effet se repérer sur le trail est indispensable, et avoir une appli dans son smartphone est à la fois l’option la plus légère (voir la page consacrée au sujet) et la moins chère (le coût de l’encre si on imprime l’intégralité des cartes Halfmile dépasse très largement les 24.99€ qu’on paie pour télécharger Guthook).

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la facture chute de manière vertigineuse! 3.500€ hors tout, 19€/jour une fois qu’on est sur le trail, c’est beaucoup moins que ce qu’on a calculé pour un budget standard. Dans ce scénario, une fois qu’on a pris son billet d’avion, c’est la nourriture consommée sur le trail qui constitue le gros des dépenses. Mais attention aux hypothèses que j’ai prises pour construire ce budget: les réunir toutes en même temps pour arriver aux 3.500€ présentés ici parait peu réaliste. Celle qui consiste à annuler le coût du matériel donne la fausse impression que ce poste est inexistant, alors qu’en fait c’est simplement de l’argent qui a déjà été dépensé à une autre occasion. Et celle selon laquelle on n’ira jamais manger dans le moindre restaurant ni boire une seule bière avec des ami(e)s est certes possible à réaliser, mais à ce prix-là le trail risque fort de se transformer en chemin de croix. Or si randonner est un immense bonheur, il y a aussi, selon moi, du plaisir à prendre en dehors de la marche, et il me parait dommage de s’en priver, à moins de ne vraiment pas en avoir les moyens.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la facture chute de manière vertigineuse! 3.500€ hors tout, 19€/jour une fois qu’on est sur le trail, c’est beaucoup moins que ce qu’on a calculé pour un budget standard. Dans ce scénario, une fois qu’on a pris son billet d’avion, c’est la nourriture consommée sur le trail qui constitue le gros des dépenses. Mais attention aux hypothèses que j’ai prises pour construire ce budget: les réunir toutes en même temps pour arriver aux 3.500€ présentés ici parait peu réaliste. Celle qui consiste à annuler le coût du matériel donne la fausse impression que ce poste est inexistant, alors qu’en fait c’est simplement de l’argent qui a déjà été dépensé à une autre occasion. Et celle selon laquelle on n’ira jamais manger dans le moindre restaurant ni boire une seule bière avec des ami(e)s est certes possible à réaliser, mais à ce prix-là le trail risque fort de se transformer en chemin de croix. Or si randonner est un immense bonheur, il y a aussi, selon moi, du plaisir à prendre en dehors de la marche, et il me parait dommage de s’en priver, à moins de ne vraiment pas en avoir les moyens.

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