Assurances

D’après les discussions que j’ai eues avec mes ami(e)s marcheur(euse)s, il me semble que le sujet des assurances est souvent mal compris et que c’est un poste de dépense qu’on a tendance à oublier, soit par négligence administrative, soit par ignorance des risques. Or, nous le verrons dans la partie Santé & Sécurité, des risques il y en a bel et bien. Quand on passe 5 mois à pratiquer quotidiennement des activités de plein air, il y a une certaine probabilité d’être confronté(e) à des ennuis de santé plus ou moins sérieux, et il n’est pas impossible (même si on ne le souhaite évidemment à personne) d’avoir un accident.
Sur cette page j’essaie de faire le point, dans la mesure de mes connaissances et de ma compréhension du sujet, sur la manière de s’éviter des dépenses incontrôlables au cas où les différents risques se matérialiseraient. Attention, je ne suis pas un spécialiste du domaine: je partage ici mon expérience à titre d’exemple mais il faudra bien évidemment aborder la question sérieusement avec votre compagnie d’assurance, en tenant compte de votre situation personnelle.

Les frais de santé

On entend par frais de santé les dépenses que l’on fait de sa propre initiative, en se rendant chez un(e) professionnel(le) de santé quel qu’il(elle) soit. Vous aurez à engager des frais de santé par exemple si vous vous sentez malade et que vous consultez un(e) médecin généraliste ou si vous avez une rage de dents et que vous consultez un(e) dentiste.
Voila comment ça se passe quand on est Français(e) et qu’on engage des frais de santé à l’étranger (pour les autres nationalités je ne sais pas, désolé):

  1. On paie la consultation, c’est à dire qu’on fait l’avance des frais (s’ils sont élevés, il faut avoir prévu de la trésorerie).
  2. On télécharge un formulaire S3125 « Soins reçus à l’étranger » et on le remplit avec les informations concernant les actes pratiqués et les frais afférents.
  3. On envoie la déclaration de soins à sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie, qui rembourse ce qui est pris en charge par la Sécurité Sociale.
  4. Le dossier est ensuite automatiquement envoyé par votre CPAM à votre Mutuelle si vous en avez une, et celle-ci rembourse à son tour ce qu’elle prend en charge.

Et c’est là que ça se complique…
Même si votre mutuelle prend en charge l’intégralité d’un type de soin donné, elle le fera à hauteur de ce que coûterait le même acte ou soin pratiqué en France. Et aux Etats-Unis les actes et soins médicaux sont facturés (très) cher. Il faut donc vous couvrir au-delà de la protection que constitue déjà votre mutuelle.

  1. Pour ça il vous faut une assurance complémentaire pour augmenter le taux de couverture du risque. En général si vous avez une carte bancaire prémium quelle qu’elle soit (Visa Premier, American Express Gold, Mastercard Gold etc.) vous bénéficiez d’une assurance qui vous couvre quand vous voyagez. Si vous n’avez pas ce type de carte, appelez votre compagnie d’assurance pour contracter une complémentaire santé voyage. En ce qui me concerne, j’ai une Visa Premier et l’assurance qui lui est adossée me rembourse l’intégralité des frais médicaux qui ne sont pas pris en charge par la CPAM et par ma Mutuelle Santé.

Mais malheureusement ça se complique encore!!!
L’assurance adossée à une carte bancaire prémium va effectivement couvrir l’intégralité de vos frais de santé… mais uniquement jusqu’à 3 mois après votre départ. A 3 mois + 1 jour, vous n’êtes plus couvert(e). Vérifiez bien ça avec l’organisme qui s’en occupe (leur numéro de téléphone se trouve en général au dos de la carte), mais pour moi en tout cas c’est comme ça que ça fonctionne. Or pour marcher le PCT, vous serez aux États-Unis pour une période bien supérieure à 3 mois…

  1. Il vous faut donc une extension de votre assurance complémentaire pour élargir la fenêtre temporelle de couverture du risque. Pour ma part, j’ai appelé Visa Premier qui m’a passé son service assurance, et je leur ai acheté une extension pour être couvert à partir du quatrième mois et jusqu’à la fin de mon séjour. Ce sont les 140€ que vous voyez apparaitre dans mon budget à la rubrique « Complément d’assurance ».

Évidemment, si vous n’avez pas de carte prémium et que vous avez contracté une assurance maladie complémentaire, ce dernier paragraphe ne vous concerne pas, puisque le contrat aura été dimensionné de manière à vous couvrir sur la zone géographique ET sur la période concernées.

Les coûts liés à un accident

Paradoxalement et de manière un peu malheureuse, tout est beaucoup plus simple en cas d’accident… pour peu qu’on ait une assurance « Accidents de la vie ». En général ce type de contrat couvre TOUS les frais entrainés par un fait accidentel: recherche et transport de la victime, hospitalisation, déplacement d’un proche, rapatriement éventuel, aide à domicile, compensation de la perte de salaire… et c’est la compagnie d’assurance qui avance les frais, la victime n’a à s’occuper de rien.

Il faut savoir que les frais d’hospitalisation aux États-Unis sont sans commune mesure avec ceux auxquels on est habitués en Europe. Une jambe cassée par exemple, si la fracture doit être réduite et qu’une hospitalisation de quelques jours est nécessaire, peut coûter jusqu’à une centaine de milliers de dollars.

De plus, les règles qui régissent la prise en charge des coûts de recherche d’une victime sont assez complexes (comme ailleurs dans le monde). Selon l’endroit exact où a lieu l’accident il se peut que cette charge revienne à l’Etat Fédéral, à l’Etat, à d’autres entités publiques ou privées ou… à la victime elle même. Imaginez maintenant que pour vous amener à l’hôpital avec votre jambe cassée il a fallu venir vous chercher en hélicoptère, et que pour une raison ou pour une autre l’hélicoptère ne vous a pas trouvé tout de suite et a dû tourner un moment avant de pouvoir vous secourir… la facture s’alourdit d’un chiffre qui va de 1.500 à 3.000$… par heure de vol!

On voit bien qu’il s’agit là d’un sujet très sérieux qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère: les frais entrainés par un accident sont extrêmement élevés et sans assurance, à moins d’avoir la chance d’être très riche, on peut se retrouver dans une situation proprement catastrophique. Bien sûr on espère qu’on n’aura pas d’accident, et bien sûr on va tout faire pour éviter d’en avoir un, auquel cas l’assurance aura été inutile. Comme la trousse de premiers secours et la balise de détresse, le contrat d’assurance a ce paradoxe qu’on l’achète en espérant qu’on ne s’en servira jamais. Mais les conséquences au cas où le risque se matérialiserait sont trop lourdes pour en faire l’économie. Je vous encourage donc vivement à prendre une assurance qui vous protègera tout au long de votre périple. Pour la vie de tous les jours dans votre pays de résidence ça vous regarde, mais pour une aventure comme le PCT ça me parait indispensable.

En ce qui me concerne, j’ai un contrat proposé par la MAIF qui s’appelle Praxis Solutions et qui, pour moins d’une dizaine d’Euros par mois, me couvre en cas d’accident de la vie courante (sport, loisir, accident domestique) en France et à l’étranger.

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